Actuellement en France, on dénombre 40 000 à 60 000 morts par arrêt cardiaque chaque année, soit près de 200 morts par jour.
Le taux de survie après un arrêt cardiaque est faible en France : il est estimé à seulement 2 ou 4 % en France contre 20 à 50 % aux Etats-Unis ou dans les pays anglo-saxons.
Pourquoi ? Parce que ces pays ont adopté depuis plusieurs années le défibrillateur automatisé externe (DAE) et l'ont mis à disposition du grand public.
La défibrillation pratiquée par une personne ayant reçu une formation et se situant dans l'entourage immédiat de la victime (proche ou témoin), sauve en effet de nombreuses vies en réduisant le temps d'action des premiers secours à la victime.
Heureusement, le récent décret no 2007-705 du 4 mai 2007 relatif à l'utilisation des défibrillateurs automatisés externes modifie le code de la santé publique français en permettant l'utilisation des défibrillateurs par des personnes non médecins, sans formation.
Pour les collectivités, il s'agit d'une véritable opportunité pour renforcer la sécurité sanitaire au sein des établissements et sur leur territoire. La mise en place d'un plan de formation des agents publics et du grand public reste un plus.
La circulation du sang dans le corps humain est assurée par le cœur afin d'apporter aux cellules l'oxygène nécessaire à leur fonctionnement. Le cœur est composé de quatre cavités qui sont alternativement remplies ou contractées, à la manière d'une pompe. Ces mouvements du cœur sont commandés par de faibles signaux électriques réguliers.
A la suite de certaines conditions d'efforts, de maladies, de différents facteurs biologiques ou d'accidents, les signaux électriques pilotant le cœur peuvent se dérégler et commander des mouvements désordonnés et très rapides : c'est la fibrillation. Dans ces circonstances, le cœur n'assure plus sa fonction de pompage et les cellules de l'organisme sont détériorées par l'absence d'oxygène. Des dommages irréversibles et la mort peuvent alors survenir très rapidement.
Lorsqu'un cœur est en fibrillation, on peut lui imposer de reprendre un rythme normal en lui envoyant un choc électrique de plusieurs milliers de volts. Ceci provoque une réinitialisation des influx électriques reçus par le cœur afin de lui permettre de retrouver un rythme qui lui permettra d'assurer à nouveau la fonction de pompage.
Ce choc est délivré par un appareil spécial, le défibrillateur, par l'intermédiaire de deux électrodes placées sur le corps de la victime en des endroits précis favorisant la traversée du cœur par le courant électrique.